Près de 30 villages sont impactés par les activités de l’usine EMP Industrie, spécialisée dans le recyclage du plomb. Ce jeudi, la Commission de l’Environnement et du Développement Durable a tenu une réunion avec l’ONG CRADESC et une délégation venue de Ndiakhatt. Lors de cette rencontre, les habitants ont dénoncé la situation catastrophique qu’ils vivent depuis l’implantation de l’usine, pointant du doigt une pollution massive qui affecte la volaille, le bétail, l’agriculture et la santé des populations. Face à ce constat alarmant, les communautés locales exigent la fermeture immédiate de l’usine.

Une situation critique qui nécessite une action urgente, Dr Fatima Diallo, directrice du Centre de Recherche et d’Action sur les Droits Économiques, Sociaux et Culturels (CRADESC), se montre ferme sur la nécessité d’arrêter définitivement les activités de l’usine.
« Nous demandons la fermeture définitive de cette usine et nous soutenons pleinement les décisions prises par le gouvernement, notamment celles du ministère de l’Environnement. Ce n’est pas la première fois que cette usine reçoit des mises en demeure. Elle en a reçu en 2022 et même bien avant. Ces sanctions reposent sur des constats avérés que nous avons nous-mêmes vérifiés et que nous pouvons attester.» Un non-respect des décisions administratives par l’usine Emp Industrie qui fait réagir les acteurs de cette lutte. Dr Diallo va plus loin en détaillant les conséquences désastreuses du recyclage du plomb sur cette zone agricole et d’élevage. Elle déplore également le non-respect des décisions administratives par l’usine EMP Industrie, anciennement Ganesha.
« Des analyses ont révélé une contamination du site par plusieurs polluants dangereux, notamment le plomb, le mercure et d’autres substances toxiques. Nous connaissons les effets dévastateurs du plomb sur la santé des populations, sur les communautés locales, sur l’environnement, la faune et la flore. C’est pourquoi nous saluons la décision des autorités de demander la fermeture de l’usine, une mesure qui ne date pas d’aujourd’hui. L’ancien ministre de l’Environnement avait déjà ordonné l’arrêt des activités, la fermeture du site et sa délocalisation, tout en exigeant une décontamination complète de la zone. » Une mise en demeure en attente d’application et fait grincer des dents. Ainsi, la directrice du CRADESC rappelle que la mise en demeure adressée à l’usine expire en avril 2025 et interpelle les députés sur l’urgence de la situation.

« Notre objectif aujourd’hui, au-delà de sensibiliser le Parlement via la Commission du Développement Durable, est de mettre en avant des arguments solides qui justifient la démarche du ministère de l’Environnement. Nous espérons que cette mise en demeure ne sera pas une lettre morte, comme les précédentes. Il est impensable qu’une installation classée de cette nature continue d’échapper aux sanctions. Il ne sert à rien d’accumuler des mises en demeure si, à chaque fois, l’usine trouve un moyen de reprendre ses activités.
Si nous avons bien lu la lettre du ministère, il était demandé à l’usine de prendre toutes les dispositions nécessaires pour sa délocalisation dans un délai de trois mois après réception de la notification. » Une date butoir à respecter impérativement, selon les populations et l’Ong Cradesc.
Dr Fatima Diallo insiste sur l’importance de ne pas prolonger ni repousser l’application de cette mise en demeure. « La mise en demeure date du 8 janvier 2025 et arrivera à échéance le 8 avril 2025. Ce que nous demandons, c’est qu’elle soit appliquée strictement, et que l’usine prenne enfin ses responsabilités en respectant les lois et les décisions administratives. Cette fois-ci, il faut que la réglementation soit appliquée sans compromis. »
Face à cette crise environnementale et sanitaire, les parlementaires sont désormais interpellés pour veiller à l’application stricte des décisions gouvernementales et garantir aux populations de Ndiakhatt un cadre de vie sain et sécurisé.

Source : echodefem.com